Ou le jour où je me suis retrouvée dans un Ghibli.
Il y a de nombreuses traditions au Japon, notamment au moment de l'été. L'une d'entre elle consiste à aller admirer les lucioles à la fin du mois de juin. De préférence en yukata (c'est comme un kimono, mais en coton). Très poétique !
Il y a plusieurs options pour ça. Connaître les coins où on peut les admirer au beau milieu de la nature, au risque d'en croiser assez peu. L'avantage est qu'il y a aussi moins de monde. Plusieurs parcs organisent des évènements sur un weekend ou deux, et relâchent plusieurs insectes pour le plus grand plaisir des visiteurs. Il y a également des festivals organisés tout autour de l'évènement, comme celui de Fussa. L'évènement dont je vais vous parler aujourd'hui, et auquel je me suis rendu, a eu lieu au beau milieu de Tokyo, à Shibuya.
J'étais un peu sceptique au début. Shibuya n'est pas vraiment réputé pour son atmosphère calme et sombre propice au développement des lucioles. Mais au beau milieu de la forêt d'immeubles se cache un petit jardin botanique couvert, le Fureai. Tous les ans, pendant quelques jours, ils sont ouverts en soirée et permettent à tous de venir découvrir leurs insectes.
Lorsque je suis arrivée face au bâtiment, la file d'attente traversait la rue, ce qui semblait être un bon présage. Heureusement les gens avançaient assez rapidement ! Une fois dans le bâtiment, on a tout d'abord le droit à un petit film sur les lucioles. Je ne m'attarde pas, incapable de comprendre de quoi ils parlent et impatiente à l'idée d'enfin voir ces fameuses bestioles ! J'arrive face à un rideau, installé afin d'obscurcir la salle principale et donner aux lucioles l'illusion d'une nuit complète. L'intérieur n'était qu'une grande file d'attente qui serpentait entre des panneaux avec diverses informations en japonais, le tout dans le noir. A ce moment là j'ai commencé à désespérer un peu, persuadée que je ne verrai jamais plus d'une ou deux lucioles en même temps. Et puis, je suis arrivée sur le balcon qui donnait sur le jardin botanique. De grands morceaux de moustiquaire empêchaient les insectes de trop s'éparpiller. On pouvait distinguer les silhouettes des arbres, et, voletant au milieu, des centaines de lucioles. Toute la frustration et l'inquiétude accumulées se sont envolées, remplacées par un sourire stupide. La vue a un petit côté féérique. Des points de lumières tournoient un peu partout dans la pénombre et on a vraiment l'impression d'avoir posé le pied dans un Miyazaki (ou un shojo un peu trop romantique). La file continue et on arrive au niveau d'un escalier qui descend vers le jardin. On se retrouve alors au milieu des lucioles, dont certaines viennent nous observer avec curiosité.
Comme il s'agit d'un jardin botanique, ils avaient quelques boîtes permettant d'observer quelques insectes de plus près et voir à quoi ils ressemblent dans leur intégralité. La Princesse et la Grenouille en a fait une très mauvaise représentation croyez-moi !
La visite était tellement géniale que j'ai refait un deuxième tour immédiatement après !
Bonne nouvelle : c'est complètement gratuit ! Par contre, comme il y a beaucoup de monde on ne peut pas vraiment s'attarder à l'intérieur. Mais c'est un moyen sûr pour observer un grand nombre de lucioles !
Vous vous en doutez, en raison de la nécessité de garder un environnement sombre, les photos sont interdites. Mais je ne pense pas que j'oublierai un jour !
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