Au Japon, chaque
saison est marquée par des événements spécifiques : les mois passent et ne
se ressemblent pas, chacun apportant son lot de traditions. Des fleurs de
cerisiers on passe aux feux d’artifice, puis on subit une invasion de
citrouille et enfin on ajoute du mochi dans la soupe. Du mochi. Dès qu’un
évènement se termine on passe au suivant, sans un regard en arrière. Le 31
octobre tout le monde est déguisé et affiche des citrouilles, le 1er
novembre les décorations de Noël sont déjà en place. Au premier abord, c’est un
peu déroutant. Au deuxième aussi. Surtout lorsqu’on rentre de soirée
d’Halloween à 7h du matin, avec dans le sang une quantité d’alcool non
négligeable et qu’on se retrouve face à un sapin recouvert de guirlandes alors
que la veille la gare était couverte de chauve-souris.
Mais ce n’est pas
avec l’automne que je vais débuter. Ni même avec l’hiver, ce qui serait de
saison. Non, aujourd’hui je vous enlève de vos contrées glaciales recouvertes
de neige pour vous déposer au mois de juin pour un peu de chaleur... et des
trombes d’eau. L’été au Japon n’est pas aussi attrayant que je l’aurais voulu.
L’été commence en
pleine saison des pluies, tsuyu. Le japonais est alors au summum de la classe,
puisant là où il peut pour rendre fashion le cahouet et la botte en caoutchouc.
Je vous laisserai juge de leur réussite.
Point de risque
d’incendie au pays du soleil levant. Même une fois la saison des pluies
achevée, un peu avant mi-juillet, le climat est toujours très humide. Vos
chances de voir le Mont Fuji sont quasiment nulle, même lorsque vous vous
trouvez à ses pieds. Je parle là d’expérience.
Mais ne pensez
pas qu’il fait froid, vous feriez là une très grave erreur ! Le Japon en
été, surtout au mois d’août, n’est pas si éloigné du hammam. Je n’ai jamais
autant transpiré que de juin à août, même sans compter mon escale à Hong Kong,
de nouveau en saison des pluies (ça me manquait).
Mais cessons là
ce point météo et passons aux spécificités culturelles de l’été au Japon, ou en
tout cas dans la région de Tokyo. Le fun commence le troisième lundi de
juillet, à l’occasion du jour ferié « Umi no Hi », que l’on peut
traduire par le jour de la mer et qui marque le début de la saison des plages.
Oui, ils ont un jour ferié pour ça. Par un heureux hasard, c’est exactement le
jour que j’avais choisi pour retourner à Kamakura et tenter la baignade dans le
Pacifique. Et ce malgré le stress engendré par tous les panneaux parlant des
tsunamis que l’on trouve partout en ville. Kamakura est l’une des stations
balnéaire les plus proches de Tokyo, accessible en une heure de train. Le sable
n’est pas aussi agréable que celui des longues plages blanches du Sud Ouest,
mais l’eau est d’une température très agréable. J’ai eu l’occasion de me
laisser porter par les vagues en observant les autochtones. Notamment les couples.
Parce que les filles étaient rarement dans l’eau sans un truc gonflable, de
type bouée, qui était tiré par un jeune homme. Les japonais ne cesseront jamais
de me surprendre !
Outre la plage,
l’été est également la saison de la randonnée, notamment sur le Mont Fuji ! Mais le Japon étant un pays très montagneux,
vous trouverez facilement plus facile et plus proche. Comme le Mont Takao par
exemple, qui vaut le détour !
Si vous n’êtes
pas sportif et n’appréciez pas le sable dans la raie des fesses, ne vous
inquiétez pas, j’ai autre chose pour vous ! L’été, c’est la saison des
matsuri et des feux d’artifice. Les matsuri, ce sont des festivals locaux
organisés par les temples. Défilés, dances, musiques, nourriture grasse et
glaces, idéal pour passer un excellent moment entre amis ! Sans compter
que c’est aussi l’occasion pour vous d’enfiler votre yukata, ces kimono légers en coton. Prévoyez une personne
pour vous habiller si, comme moi, vous risquez de mourir étouffé en tentant de
l’attacher correctement. Une fois que vous avez galéré pour vous mettre sur
votre 31 et afficher les motifs colorés de votre yukata, pourquoi ne pas
terminer la journée par un feu d’artifice ? Ils sont nombreux pendant
l’été, généralement plusieurs par semaine. Et certains sont assez
impressionnant. Le plus impressionant qu’il m’a été donné de voir est celui de
Sumidagawa, à côté d’Asakusa. Environ un million de spectateurs pour un
spectacle de 1h30. Cependant, agoraphobes, passez votre chemin. Même si le spectacle
est extraordinaire, en bonnes françaises, moi et mon amie avons passé notre
temps à nous plaindre : trop de monde, impossibilité de trouver une place,
les policiers qui crient en continu dans leurs mégaphones, il fait trop
chaud... Certaines personnes arrivent dès le matin. Vous pensez bien qu’une
heure avant le feu d’artifice il fut un peu délicat de trouver un endroit avec
une vue correcte. Mais encore une fois, c’était un spectacle magnifique !
Niveau
nourriture, un grand habitué des festivals et autres évènements fait son
apparition absolument partout : le kakigōri. Le concept est très
simple : il s’agit de glace réduite en copeaux extrêmement fins recouverts
de sirop voir de lait ou d’autres ingrédients : pâte de haricot rouge,
fruits... Délicieux et rafraichissant !
Amis de la
nature, vous serez également ravis : l’été est la saison idéale pour aller
admirer les lucioles ! Spectacle féérique, il donne
également lieu à des évènements, qu’ils soient en intérieur ou en extérieur. Un
moment à ne pas louper ! Mais ce ne sont pas les seuls insectes que vous pouvez admirer à cette saison : le pays est littéralement envahi de cigales. Il y en avait tellement dans mon jardin qu'on les voyait voler en permanence, et elles étaient vraiment faciles à attraper avec un filet, d'un simple mouvement de main ! Je n'avais jamais vu ça !
Voilà pour mes
expériences estivales, n’hésitez pas à me faire part des vôtres, de vos
meilleurs souvenirs d’été, et de ce que j’ai pu oublier !
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