mardi 19 janvier 2016

Dossier - L'été au Japon



Au Japon, chaque saison est marquée par des événements spécifiques : les mois passent et ne se ressemblent pas, chacun apportant son lot de traditions. Des fleurs de cerisiers on passe aux feux d’artifice, puis on subit une invasion de citrouille et enfin on ajoute du mochi dans la soupe. Du mochi. Dès qu’un évènement se termine on passe au suivant, sans un regard en arrière. Le 31 octobre tout le monde est déguisé et affiche des citrouilles, le 1er novembre les décorations de Noël sont déjà en place. Au premier abord, c’est un peu déroutant. Au deuxième aussi. Surtout lorsqu’on rentre de soirée d’Halloween à 7h du matin, avec dans le sang une quantité d’alcool non négligeable et qu’on se retrouve face à un sapin recouvert de guirlandes alors que la veille la gare était couverte de chauve-souris.


Mais ce n’est pas avec l’automne que je vais débuter. Ni même avec l’hiver, ce qui serait de saison. Non, aujourd’hui je vous enlève de vos contrées glaciales recouvertes de neige pour vous déposer au mois de juin pour un peu de chaleur... et des trombes d’eau. L’été au Japon n’est pas aussi attrayant que je l’aurais voulu.
L’été commence en pleine saison des pluies, tsuyu. Le japonais est alors au summum de la classe, puisant là où il peut pour rendre fashion le cahouet et la botte en caoutchouc. Je vous laisserai juge de leur réussite.
Point de risque d’incendie au pays du soleil levant. Même une fois la saison des pluies achevée, un peu avant mi-juillet, le climat est toujours très humide. Vos chances de voir le Mont Fuji sont quasiment nulle, même lorsque vous vous trouvez à ses pieds. Je parle là d’expérience. 

Mais ne pensez pas qu’il fait froid, vous feriez là une très grave erreur ! Le Japon en été, surtout au mois d’août, n’est pas si éloigné du hammam. Je n’ai jamais autant transpiré que de juin à août, même sans compter mon escale à Hong Kong, de nouveau en saison des pluies (ça me manquait).


Mais cessons là ce point météo et passons aux spécificités culturelles de l’été au Japon, ou en tout cas dans la région de Tokyo. Le fun commence le troisième lundi de juillet, à l’occasion du jour ferié « Umi no Hi », que l’on peut traduire par le jour de la mer et qui marque le début de la saison des plages. Oui, ils ont un jour ferié pour ça. Par un heureux hasard, c’est exactement le jour que j’avais choisi pour retourner à Kamakura et tenter la baignade dans le Pacifique. Et ce malgré le stress engendré par tous les panneaux parlant des tsunamis que l’on trouve partout en ville. Kamakura est l’une des stations balnéaire les plus proches de Tokyo, accessible en une heure de train. Le sable n’est pas aussi agréable que celui des longues plages blanches du Sud Ouest, mais l’eau est d’une température très agréable. J’ai eu l’occasion de me laisser porter par les vagues en observant les autochtones. Notamment les couples. Parce que les filles étaient rarement dans l’eau sans un truc gonflable, de type bouée, qui était tiré par un jeune homme. Les japonais ne cesseront jamais de me surprendre !

Outre la plage, l’été est également la saison de la randonnée, notamment sur le Mont Fuji ! Mais le Japon étant un pays très montagneux, vous trouverez facilement plus facile et plus proche. Comme le Mont Takao par exemple, qui vaut le détour !




Si vous n’êtes pas sportif et n’appréciez pas le sable dans la raie des fesses, ne vous inquiétez pas, j’ai autre chose pour vous ! L’été, c’est la saison des matsuri et des feux d’artifice. Les matsuri, ce sont des festivals locaux organisés par les temples. Défilés, dances, musiques, nourriture grasse et glaces, idéal pour passer un excellent moment entre amis ! Sans compter que c’est aussi l’occasion pour vous d’enfiler votre yukata, ces  kimono légers en coton. Prévoyez une personne pour vous habiller si, comme moi, vous risquez de mourir étouffé en tentant de l’attacher correctement. Une fois que vous avez galéré pour vous mettre sur votre 31 et afficher les motifs colorés de votre yukata, pourquoi ne pas terminer la journée par un feu d’artifice ? Ils sont nombreux pendant l’été, généralement plusieurs par semaine. Et certains sont assez impressionnant. Le plus impressionant qu’il m’a été donné de voir est celui de Sumidagawa, à côté d’Asakusa. Environ un million de spectateurs pour un spectacle de 1h30. Cependant, agoraphobes, passez votre chemin. Même si le spectacle est extraordinaire, en bonnes françaises, moi et mon amie avons passé notre temps à nous plaindre : trop de monde, impossibilité de trouver une place, les policiers qui crient en continu dans leurs mégaphones, il fait trop chaud... Certaines personnes arrivent dès le matin. Vous pensez bien qu’une heure avant le feu d’artifice il fut un peu délicat de trouver un endroit avec une vue correcte. Mais encore une fois, c’était un spectacle magnifique ! 


Niveau nourriture, un grand habitué des festivals et autres évènements fait son apparition absolument partout : le kakigōri. Le concept est très simple : il s’agit de glace réduite en copeaux extrêmement fins recouverts de sirop voir de lait ou d’autres ingrédients : pâte de haricot rouge, fruits... Délicieux et rafraichissant !

Amis de la nature, vous serez également ravis : l’été est la saison idéale pour aller admirer les lucioles ! Spectacle féérique, il donne également lieu à des évènements, qu’ils soient en intérieur ou en extérieur. Un moment à ne pas louper ! Mais ce ne sont pas les seuls insectes que vous pouvez admirer à cette saison : le pays est littéralement envahi de cigales. Il y en avait tellement dans mon jardin qu'on les voyait voler en permanence, et elles étaient vraiment faciles à attraper avec un filet, d'un simple mouvement de main ! Je n'avais jamais vu ça !




Voilà pour mes expériences estivales, n’hésitez pas à me faire part des vôtres, de vos meilleurs souvenirs d’été, et de ce que j’ai pu oublier !

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