JTPV - les douches américaines

On se croit dans un pays civilisé, et on se retrouve attaqué dans notre moment de faiblesse, où on s'y attend le moins !
Cet article sera sans doute très court, mais il est né suite à une intense frustration. Car on croit tout connaître de la culture américaine, mais au final on découvre à travers les petits détails qu'on n'y connait rien du tout !
Les douches américaines du coup.



Premièrement, ils ne connaissent pas le tuyau par ici. Chaque fois que je me retrouve dans une salle de bain américaine, publique ou privée, j'ai l'impression d'être de retour dans les vestiaires de la piscine, avec la douche fixée au mur et humidifiant l'intégralité de ce qui se trouve dans la cabine, nécessitant d'étranges postures pour éviter de se tremper la tignasse tout en rinçant tout ce qui a besoin d'être rincé.

Deuxièmement, de nombreuses douches, essentiellement dans les hôtels, ont des systèmes d'allumage très particulier. Et oui, j'ai conscience que cette expression fait penser à un vaisseau spatial, et pour être honnête parfois c'est un peu l'impression que ça m'a donné. Cette impression, et celle que je dois être complètement stupide pour ne pas comprendre comment avoir de l'eau chaude. Parce que ma première tentative de douche aux USA, à Boston par presque -20°C ? Elle était tellement glaciale que j'en ai eu des plaques rouges sur les mains pendant plusieurs heures après y avoir juste lavé mon linge. Alors qu'il y avait de l'eau chaude dans les éviers, preuve qu'il y avait toujours de l'eau chaude quelque part dans le bâtiment ! J'ai compris le lendemain matin d'où venait le problème. Il ne fallait pas placer le bouton sur la position "H" comme hot, mais faire un tour complet avec. Pourquoi pas après tout.

J'ai naïvement pensé que maintenant que j'avais compris l'astuce, le reste de mon séjour se déroulerait sans accroc ! J'avais surmonté cette épreuve domestique et était maintenant prête à affronter New York en sentant bon le thé vert ! Grave erreur vous vous en doutez.

Harlem, petite auberge sans prétention. Me voilà face à un bouton unique qui règle à la fois la pression et la température. Là encore, un C pour cold et un H pour hot. Je m'approche, conquérante, persuadée que je suis maintenant experte et opérationnelle pour prendre une douche chaude bien méritée. Cette fois ci le bouton ne tourne pas complètement, il semble donc logique de l'arrêter sur H. H comme Hot Shower, ce qui ressemblait à un rêve après une journée entière dans le froid ! Après trois minutes il m'a fallu me rendre à l'évidence, l'eau ne chauffait pas. Fort heureusement elle n'était pas aussi froide qu'à Boston et j'ai pu prendre une douche rapide en retenant difficilement des cris de détresse. Il est en revanche possible que quelques insultes se soient échappées. En anglais, parce que pour une raison mystérieuse depuis que je suis ici je jure en anglais. Histoire de faire couleur locale sans doute. Même si les gens me disent "Oh ! You're French ? Parlez-vous français ?" à chaque fois que j'ouvre la bouche ! Et je ne plaisante pas, les gens me demandent sérieusement si je parle français après que je leur ai confirmé ma nationalité. Mais c'est une autre histoire. Tout ça pour dire que je n'ai jamais compris quel était le mystère de la douche à Harlem. Parce que le lendemain, j'ai effectué la même manipulation, sauf que cette fois j'ai eu le droit à de l'eau chaude. Et le lendemain ? De nouveau de l'eau froide. On pourrait sans doute faire une thèse sur le sujet. Je payerais pour avoir des résultats ! Parce que tout comme à Boston, il y avait de l'eau chaude dans l'évier.

J'ai dû me résoudre pendant un certain temps à arrêter de penser à la planète. A chaque fois que j'ai eu de l'eau chaude les nuits suivantes j'ai laissé couler jusqu'à la fin sans oser couper de peur de devoir finir avec une douche froide. Heureusement je n'ai plus trop eu de problèmes après New York, espérons que ça reste comme ça ! Il n'empêche que je suis toujours un peu perplexe face à ces gros boutons uniques que je fais tourner à l'aveugle en espérant avoir de l'eau chaude.